Démarrer un jardin médicinal : 4 étapes pour bien te lancer

Que tu ais un gros bout de terrain, un petit carré de terre, une terrasse, un balcon ou juste une pièce ensoleillée, il est tout à fait possible de démarrer ta propre culture de plantes médicinales.

Que dirais-tu de toujours avoir tes propres remèdes naturels à portée de main, en train de gentiment pousser sur le rebord de ta fenêtre ou sur le pas de ta porte ?

Pratiquer l’herboristerie maison, c’est, avant toute chose, faire connaissance avec les plantes médicinales les plus courantes, en démarrant notamment par celles que tu utilises quotidiennement, sûrement même sans t’en rendre compte, à savoir dans ta cuisine !

Tu vois ce pied de Thym, là ? Saches qu’il n’est pas utile que pour le pot au feu, loin de là ! C’est notamment un excellent remède contre le rhume.

A lire aussi : Recette de Miel médicinal au Citron et au Thym sauvage contre le Rhume

Et si tu as envie de te lancer dans la culture de ton premier « jardin médicinal », mais que tu ne sais pas bien quelles plantes choisir pour démarrer, ne bouge pas, je t’explique tout de suite comment procéder…

Etape 1 : Définir ton « espace »

Dans un premier temps, il va te falloir définir le lieu où tu vas pouvoir cultiver tes plantes médicinales. En effet ce lieu va dépendre de plusieurs éléments :

L’endroit où tu vis

Suivant que tu vives en appartement, en maison, dans une cabane en forêt ou dans une grotte, le lieu que tu choisiras ne sera pas le même : est-ce que ce sera sur un coin de table près d’une fenêtre ? Dans ta cuisine ? Sur un balcon ? Un coin de terrasse ? Le pas de ta porte ? Un coin dédié de ton jardin ?…

En effet, si tu vis en appartement, il te sera difficile de cultiver des plantes de grande taille ou nécessitant d’être plantées en pleine terre, comme le Laurier noble, le Sureau noir ou encore l’Aubépine monogyne. Mieux vaudra pour toi privilégier des plantes supportant la culture en pot.

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« Chérie ? Bon je crois que là on a vu un peu grand ! »

Ton climat

Idem, si tu vis au pôle nord, au bord de la méditerranée ou encore dans le Sahel, les plantes que tu pourras cultiver vont forcément dépendre du climat où tu vis. De manière générale, il vaut mieux que tu privilégies la culture de plantes locales, parfaitement adaptées à ton lieu de vie. Elles seront d’une part plus faciles à cultiver (conditions d’ensoleillement, humidité, et sol adaptés), et seront par ailleurs d’autant plus riches en molécules actives et en efficacité thérapeutique dans des conditions de culture idéales.

Pour ce faire, n’hésite pas à consulter des flores locales, ou bien le site de Tela botanica https://www.tela-botanica.org/ pour te renseigner sur la répartition géographique de la plante choisie, ainsi que ses conditions naturelles de vie.

« Tu t’imagines avec un Baobab dans ton jardin ? »

Etape 2 : Définis tes besoins et ceux de ton foyer

Une fois ton « lieu » choisi, il va ensuite falloir que tu listes l’ensemble des petits maux courants que tu rencontres quotidiennement, régulièrement ou chaque année, ainsi que ceux de ta « tribu », afin de choisir des plantes qui te seront véritablement utiles.

En effet, inutile de commencer à cultiver des plantes pour améliorer la circulation sanguine si ton problème à toi c’est plutôt l’insomnie ou l’anxiété. Ou de choisir des plantes contre l’hypertrophie bénigne de la prostate si ton objectif c’est de soulager les règles douloureuses…

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Tu comprends la démarche ?

Donc, prends un carnet, un stylo et note les troubles que tu rencontres au quotidien, régulièrement, ou de façon plus occasionnelle (une fois par an).

Par exemple :

J’ai régulièrement/ occasionnellement :

  • des rhume, angine, toux, grippes en hiver ;
  • du stress ;
  • des allergies ;
  • des insomnies, de la fatigue ;
  • un manque d’appétit, des difficultés digestives ;
  • des coups de soleil, des piqûres d’insectes, la peau sèche, de l’eczéma ;
  • des maux de tête, le mal des transports ;
  • des crampes, courbatures, tendinites, douleurs articulaires ;
  • des règles douloureuses ;
  • etc….

Étape 3 : Choisir les plantes médicinales selon tes besoins

Une fois cette liste réalisée, va ensuite farfouiller dans des bouquins d’herboristerie ou des sites internet de référence sur le sujet, puis note les plantes médicinales susceptibles de soulager tes problèmes et qui te seront utiles au quotidien.

Voici quelques exemples à titre indicatif (liste non exhaustive) :

Les plantes du cœur et de la circulation sanguine

Ail, Aubépine, Bourse à pasteur, Chêne, Marronnier, Cyprès, Olivier, Thé, Vigne rouge.

Les plantes de l’estomac

Anis vert, Calament, Carvi, Ciboulette, Cumin, Coriandre, Fenouil, Génépi, Menthes, Pomme de terre, Calendula, Verveine citronnelle, Gentiane.

Les plantes de l’intestin

Absinthe, Aloé vera, Fraisier, Mûrier, Rhubarbe, Prunellier, Rose rouge.

Les plantes du foie

Artichaut, Blette, Camomille romaine, Chardon marie, Chicorée, Radis noir, Matricaire, Fumeterre, Romarin.

Les plante des reins

Pissenlit, Asperges, Aubier de tilleul, Canneberge, Bruyère, Busserole, Buis, Cerisier, Chiendent, Poireau, Sureau noir.

Les plantes de la fatigue et du sommeil

Eschscholtzia, Coquelicot, Lavande, Mélisse, Passiflore, Aubépine, Valériane, Orange amère.

Les plantes du système musculaire et osseux

Arnica, Cassis, Chou, Consoude, Frêne, Prêle, Ortie, Reine des prés.

Les plantes du système respiratoire

Thym, Citron, Cynorrhodon, Hysope, Grand aunée, Oignon, Ronce, Origan, Guimauve, Bouillon blanc, Lierre terrestre, Marrube, Navet, Pin, Pulmonaire, Tussilage.

Les plantes du système hormonal

Achillée millefeuille, Armoise vulgaire, Framboisier, Alchémille, Sauge officinale.

Tu peux également retrouver la liste des plantes médicinales par maux courants et par propriétés dans le cahier pratique d’herboriste du blog, à télécharger ici

Etape 4 : Choisis les plantes médicinales à cultiver suivant leurs usages

Maintenant que ta liste est faite, il se peut que tu te retrouve avec une cinquantaine de plantes potentiellement adaptées à tes besoins.

Pour démarrer, c’est encore bien trop, et il va être difficile pour toi d’apprendre à toutes les cultiver et les utiliser d’un seul coup.

L’idéal, c’est donc de partir sur une base de 5 à 10 plantes médicinales complémentaires qui pourront te servir pour soulager plusieurs maux à la fois (et même être ajoutées à la cuisine, tant qu’à faire !).

Pour ce faire, prends la liste des plantes que tu as réalisée lors de l’étape 3, puis élimine progressivement toutes les plantes qui sont :

  • soit trop compliquée à cultiver ;
  • soit trop compliquée à utiliser.

Par exemple, pour chaque plante de la liste, pose-toi ces questions :

  • Est-ce que c’est une plante exotique ou adaptée à ma région ?
  • Est-ce qu’elle est adaptée à mon sol ?
  • Est-ce que cette plante pousse naturellement dans mon jardin ou autour de chez moi ? Est-ce que je la cultive déjà pour la cuisine ?
  • Est-ce qu’elle est facile à utiliser au quotidien ? Puis-je la mettre dans mon alimentation ? Puis-je en faire des tisanes ? Des macérats huileux ? Des cataplasmes ?

Le but de cet exercice, c’est de choisir des plantes locales qui poussent facilement chez toi, communes et que tu puisses utiliser en infusion, en sirop, en huile ou en baume, ou dans la cuisine (plantes aromatiques à usage à la fois condimentaire et médicinale).

On évitera notamment de cultiver toutes les plantes qui nécessitent soit des conditions de culture très particulières (Arnica montana, Génépi) ou qui s’utilisent uniquement en extrait standardisé, extrait fluide, alcoolats, élixirs, intraits, huiles essentielles, alcoolature, teinture mère ou sous forme d’extraits standardisés nécessitant d’avoir un laboratoire pharmaceutique (sauf si tu as la chance d’en posséder un toi-même ! ).

Pour t’aider, voici une liste de plantes médicinales standard (à adapter selon tes besoins) faciles à cultiver aussi bien en pot qu’au jardin, et utiles en tout temps et tous lieux pour te soigner naturellement au quotidien :

Les plantes herbacées et vivaces médicinales

CalendulaCoriandre
Menthe verteAneth
Thym vulgaireCamomille matricaire
Basilic romainOrigan
Plantain lancéoléAchillée millefeuille
Sauge officinaleAbsinthe
Lavande fineArmoise
Camomille romaineEstragon
RomarinEchinacée
MélisseCiboulette
Verveine odoranteLivèche
OrtieConsoude officinale
PersilSarriette

Les légumes médicinaux

  • Choux
  • Radis noir
  • Ail
  • Oignon

Les arbustes et arbres fruitiers médicinaux

  • Framboisier
  • Ronce
  • Sureau
  • Laurier
  • Cassissier
  • Eglantier
  • Epine vignette

Les grimpantes médicinales

  • Houblon
  • Vigne rouge
Maintenant, à toi de jouer ! Quelles plantes vas-tu choisir de cultiver dans ton jardin médicinal ?

Où acheter des plantes et des huiles essentielles bio de qualité ? L’annuaire des petits producteurs

Utiliser les plantes et les huiles essentielles pour mieux agir sur ta santé ? Oui, mais pas au détriment de la qualité !

Pour un usage thérapeutique, exit les plantes en poudre et en gélules du rayon diététique du supermarché, les tisanes en sachets plastiques, les flacons d’huile essentielles douteuses et pas chères….

Car malheureusement, on en est là : si ton produit est bas de gamme, alors il ne sera pas efficace. Ce sera juste de la “poudre de perlimpipin” comme dirait l’autre…

Et après, on va me dire en soupirant que de toutes façons, les remèdes de grand mère, ben ça ne marche pas…Forcément, si déjà ton produit est de mauvaise qualité, peu de chance qu’il y ai encore des principes actifs dedans…

Tout du moins, ce sera de la paille en sachet bien emballé.

Alors c’est comme tout. Si tu veux vraiment trouver des plantes de qualité, il va falloir aller regarder du côté des labels bio, Nature et progrès et SIMPLES, mais aussi et surtout du côté des fournisseurs en circuit court.

Et à ce compte là, rien de tel que d’acheter chez des producteurs herboristes paysans passionnés par leur métier et soucieux de faire des produits d’une excellent qualité (en plus d’avoir la traçabilité du produit ! ).

C’est pourquoi je te propose aujourd’hui une liste de producteurs paysans bio et locaux pour y trouver tes plantes et des huiles essentielles.

Cette liste, je la garnirai au fur et à mesure de mes découvertes, mais si tu connais toi-même des producteurs, n’hésite pas à m’en faire part pour que je les rajoutent !

Annuaire des petits producteurs de plantes et d’huiles essentielles bio et locaux

04 – Alpes-de-Haute-Provence

  • La Blanche Bio ( 04 – Montclar )
  • Colache Christine ( 04 – Les Mees )

05 – Hautes-Alpes

06 – Alpes-Maritimes

07 – Ardèche

  • Simplement paysanne (07 – Beauvène)

09 – Ariège

  • Flore des Cîmes (09 – Boussenac)
  • O de fleurs ( 09 – Uchentein )
  • Retour aux sources ( 09 – Brassac )
  • Pouil Agnes ( 09 – Dun )
  • Un peu, beaucoup, passion et Plantes ( 09 – Lesparrou)

11 – Aude

  • Pyrenessences ( 11 – Belvis )
  • Cros Sabine ( 11 – Belpech )
  • Jardin d’étoiles ( 11 – Belpech )
  • Naturellement Chouette ( 11 – Rouvenac )
  • L’Herbier d’Antan (11 – Montmaur)

12 – Aveyron

  • Les Uca’ folles herbes ( 12 – Laguiole )
  • La baie’ronaise ( 12 – St Laurent d’Olt )
  • Naturellement Simples ( 12 – St Laurent de Levezou )
  • Ferme du Pré Grand (12 – Morlhon le Haut)

13 – Bouches-du-Rhône

17 – Charente – maritime

19 – Corrèze

20 – Corse

  • Les Simples et Divines ( 20 – Porto Vecchio )

21 – Côte-d’or

  • La Safranerie Templière ( 21 – Recey sur Ource )

22 – Côtes d’Armor

  • Mange tes fleurs EARL ( 22 – St Nicodème )
  • Les Herbes Vagabondes ( 22 – Ploezal )
  • Guerin / Chauvet Frédéric et Claire ( 22 – Plouha )

24 – Dordogne

  • La Clé des Simples ( 24 – Cenac )
  • Association Cueillettes Champêtres ( 24 – Plazac )

25 – Doubs

26 – Drôme

  • Plantago (26 – Cornillac)
  • Ferme de Saussac (26 – Montauban-sur-l’Ouvèze)
  • La fée des Champs (26 – Beaufort sur Gervanne)
  • La Fraîche des Baronnies (26 – Nyons)
  • Clot / Ferme de la Bouscaude ( 26 – Buis les Baronnies )
  • Les potions et jardins de Paulianne ( 26 – Luc en Diois )
  • Saflor ( 26 – Luc en Diois )
  • Flora Terra ( 26 – Miscon )
  • Yuluka ( 26 – La Repara Auriples )
  • Maier Fred ( 26 – Rémuzat )
  • Driouich Selseibil ( 26 – Montboucher sur Jabron )
  • Bôm cosmetique (26 – Chatillon Saint Jean)
  • Lumière du Soleil ( 26 – Ponet Saint Auban)
  • Valyherba (26 – Saint Gervais sur Roubion)
  • L’âme des Simples (26 – Vachères-en-Quint)
  • Mélilou (26 – Lachau)

27 – Eure

29 – Finistère

  • L’Arpente ( 29 – Poullan sur Mer )
  • Baume Shanti ( 29 – Bannalec )
  • Parfums d’Encens ( 29 – Berrien )
  • Terre Feuillantine ( 29 – La Feuillée )
  • L’ Arpente Chrysalide ( 29 – Plogastel St Germain )
  • Le Jardin de Sarah (29 – Dineault)
  • Flore d’Arrée (29 – Le Mengleuz)

30 – Gard

  • La petite fée du bien ( 30 – Rochefort du Gard )
  • Espelida ( 30 – Pommiers )
  • U ortu salvaja ( 30 – Chambon )

31 – Haute-Garonne

  • Cameline ( 31 – Latrape )
  • Le Hinchet Solène ( 31 – Peguilhan )
  • Les Jardins du Cap ( 31- Sepx )
  • Esprit des Simples (31 – Gaillac Toulza)

33 – Gironde

  • Aux herbes et cetera (33 – Cours-de-Monségur)
  • Lichen ( 33 – Villandraut )
  • Lhessentielle ( 33 – Audenge )

34 – Hérault

  • Zordan Yannick ( 34 – Saint Drezevy )
  • L’ oiseau vent ( 34 – Lunel )
  • La Clef des Champs ( 34 – Saint Maurice de Navacelles )
  • Le cueilleur ( 34 – Lodève )

36 – Indre

  • Phytobrenne le jardin des magies ( 36 – Merigny )

38 – Isère

  • Ratat véronique ( 38 – Pisieu )
  • Mémé dans les orties ( 38 – St Jean d’Hérans )
  • Plantamarine ( 38 – Monestier du Percy )
  • Tisanes et potions des montagnes ( 38 – Villard de Lans)
  • Infusio (38 – Vaulnaveys – le – Haut)
  • Legoût des plantes (38 – Saint Martin d’Uriage)

40 – Landes

  • Saran Gossa ( 40 – Morcenx )

41 – Loir-et-Cher

  • Asterale ( 41 – Lamotte Beuvron )
  • La Petite Friche ( 41 – Chemery )

43 – Haute-Loire

  • La Voreysienne ( 43 – Vorey )
  • Terre d’alchimie (43 – Saint Victor sur Arlan)
  • La Boria des Gotas (43 – Saint Didier en Velay)

44 – Loire-Atlantique

46 – Lot

  • Han/Audam Caroline & Valentin ( 46 – Saint-Pantaléon )

47 – Lot-et-Garonne

  • Plant’ame ( 47 – Bazens )

48 – Lozère

  • Ferme de Ragamar ( 48 – Naussac )

50 – Manche

53 – Mayenne

  • Futur Simples ( 53 – Montflours )

55 – Meuse

  • Riotte Sauvage ( 55 – Marson-sur-Barboure )

56 – Morbihan

  • Le sentier des Cosm’étik ( 56 – Questembert )
  • La Dame de onze heures ( 56 – Plumergat )
  • Le jardin de la Saudraye ( 56 – Guidel )
  • Aoko ( 56 – Locmariaquer )

61 – Orne

62 – Pas-de-Calais

  • Terre Essentielle ( 62 – Lesdin L’abbé )

63 – Puy de Dôme

  • Croq’ sauvages ( 63 – Rochefort-Montagne )
  • La Sève des Volcans ( 63 – St Jean des Ollières )
  • Fleur de Gadgi ( 63 – Saulzet le Froid )

64 – Pyrénées Atlantiques

  • Caubraque la ferme des Médicinales ( 64 – Baigts de Béarn )

65 – Hautes Pyrénées

  • Perrier Isaline ( 65 – Esparros )
  • Le Safran du Vieux Logis ( 65 – Nistos )
  • Sève de Bigorre ( 65 – Labassère )
  • Médicinales du Bergons ( 65 – Gez Argelès )
  • Vrac en Herbes ( 65 – Arbeost )

66 – Pyrénées orientales

  • Floraluna SAS ( 66 – Los Masos )
  • Gemmessentiel PAM 66 ( 66 – Prades )
  • Savoir en Herbe ( 66 – Corneilla de Conflent )

69 – Rhône

  • Cosmethic (69 – Irigny)
  • Elixirlabs ( 69 – Saint Etienne des Oullières)

70 – Haute-Saône

  • L’Atelier de Noë (70 – Mersuay)
  • Mathieu Morel (70 – Fontenois-la-Ville)

71 – Saône-et-Loire

  • Alors, ça pousse ? ( 71 – Saillenard )
  • Garenna officinalis (71 – Saint-Vallier)

72 – Sarthe

  • Les prairies de Vermeils ( 72 – Courtillers )

73 – Savoie

74 – Haute-Savoie

78 – Yvelines

  • Laskowski Johann ( 78 – Bonnelles )

80 – Somme

81 – Tarn

  • Rythme de la Terre (81 – Mouzieys-Panens)
  • Melis’herbes (81 – Salvagnac)
  • Coqblin Céline ( 81 – St Beauzile )

83 – Var

84 – Vaucluse

  • Le Jardin d’ô (84 – Viens)
  • Les Jardins du Salvet (84 – St Etienne d’Albagnan)
  • Les 7 soleils Ferme écologique ( 84 – Le Beaucet )
  • GAEC Aroma’ plantes ( 84 – Sault )
  • Passion Aromatique (84 – Saint Panthaléon)

87 – Haute-Vienne

88 – Vosges

89 – Yonne

91 – Essonne

Annuaire des tisaneries artisanales bio

 

Annuaire des distilleries d’huiles essentielles artisanales

 

 

 

Recette : Miel médicinal au citron et au Thym sauvage contre le rhume

Le week end dernier, j’ai profité des derniers beaux jours de l’automne pour aller refaire mon stock de Thym sauvage avant l’hiver. Après les dures chaleurs de l’été, les pluies automnales ont fait reverdir la garrigue provençale, c’est le moment de procéder aux dernières récoltes de plantes aromatiques. Bon normalement, la meilleure période pour récolter le Thym reste les mois de Mars / Avril dans le sud… Mais quand le stock est vide, mieux vaut être prévoyant avant l’arrivée du froid et des premiers épisodes de rhumes et de grippe saisonnière.

Me voici donc partie avec mon petit panier, ma serpette, et mon chien, et en avant pour une session crapahutage dans la colline, sous un soleil d’Octobre particulièrement bienvenu après une longue semaine de froid et de grisaille.

Un kilo de Thym plus tard, me voici à préparer mes remèdes fétiches de l’hiver : Sirop de Thym, mélanges à tisane et miel anti-rhume Thym-Citron.

Cette recette de miel médicinal, je l’ai découverte cette année, grâce à une amie qui en fabriquait pour se prémunir des infections hivernales.

La synergie Miel-Thym-Citron est un classique que je fais habituellement infuser en tisane dès les premiers signes de rhume. La voici sous forme de miel médicinal : en plus d’être très efficace et hyper simple à réaliser elle est absolument délicieuse !

Pour ma part, je l’ai classée dans mes must-have de l’hiver !

Pourquoi la synergie Miel-Thym-Citron est-elle une bombe atomique ultra efficace contre les maux de l’hiver ?

Durant les épisodes de grippes, de rhumes, de bronchites et autres coups de froid hivernaux, un remède naturel à base de plante va devoir agir à trois grands niveaux :

  • L’action antiseptique et anti-bactérienne dite « coup de poing » pour lutter efficacement et rapidement contre les agents infectieux, tout en favorisant le soulagement des symptômes
  • Le soutien et renforcement du système immunitaire et des défenses de l’organisme contre les agents pathogènes durant toute la phase préventive, infectieuse et de convalescence
  • L’élimination des agents pathogène et la reconstitution progressive de l’organisme durant la phase de convalescence.

Associer le miel, le Thym et le Citron ensemble répond à ces trois prérogatives, grâce à l’action complémentaire de leurs propriétés médicinales.

Les vertus du Miel

En effet, le miel possède à la fois des vertus antibactériennes, antivirales, anti-inflammatoire et cicatrisante des muqueuses (action 1). Sa composition, riche en sucre et en oligoéléments lui confère des propriétés énergétiques et tonifiantes indéniables dans des périodes de grandes fatigues et de maladie hivernale (action 3).

Les vertus du Thym vulgaire

Le Thym vulgaire possède quant-à lui des propriétés antiseptiques puissantes sur le système respiratoire, mais aussi balsamiques et expectorantes très efficaces dans les périodes de toux et de bronchites (action 1). Ses propriétés fébrifuges en font un allié incontournable en cas de fièvre avérée, tandis que ses actions sudorifiques, diurétiques s’avèrent très précieuses pour éliminer les toxines et les agents pathogènes combattus par le système immunitaire. C’est également une plante tonique et stimulante très efficace dans les périodes de convalescence, mais aussi de fatigue et d’asthénie générale. (action 3). Il est considéré comme l’un des meilleurs remèdes contre les affections dû aux refroidissements hivernaux (grippes, rhumes, angines, courbatures) par le Dr. Valnet en personne.

Les vertus du Citron

Le Citron complète à merveille la synergie miel-Thym, grâce à son action bactéricide et antiseptique puissante (action 1). C’est par ailleurs un activateur des globules blancs qui va soutenir l’action défensive du système immunitaire durant toute la période infectieuse (action 2), tout en facilitant l’accompagnement des épisodes fiévreux grâce à ses propriétés fébrifuges et sudorifiques. Riche en vitamines et en minéraux, le Citron est un remède précieux durant toute la période de convalescence grâce à ses propriétés à la fois diurétique et dépuratives qui vont favoriser l’élimination des toxines, et ses propriétés toniques et reminéralisantes venant renforcer l’organisme fatigué.

Miel médicinal au Citron et au Thym sauvage : La recette

Ingrédients

  • Un citron entier, non traité
  • 5 à 4 branches de Thym sauvage bien frais
  • 10 cuillères à soupe de Miel sauvage semi-liquide artisanal

Fabrication

Version herboriste patient

Dans un pot en verre propre et stérile, découper les branches de thym frais en petits tronçons. Puis, verser le miel sur les plantes jusqu’à les recouvrir, et touiller légèrement pour enlever les bulles d’air. Vérifier que le miel enveloppe parfaitement les plantes.

Laisser macérer 4 semaines.

Au bout d’un mois, filtrer le miel et retirer les branches de Thym.

Couper un Citron entier en tranche, puis couper les tranches en quart.

Mettre les morceaux de Citron dans un pot propre et stérile, puis verser le miel macéré précédemment par-dessus.

Mélanger, puis fermer, et étiqueter.

Laisser macérer une semaine avant utilisation.

Version herboriste pressé

Si tu es assez pressé, tu peux aussi procéder de cette manière :

Découper le Thym frais et le Citron, puis les placer au fond d’un bocal propre et stérile.

Recouvrir de Miel, et touiller de manière à enlever les bulles d’air.

Faire macérer une semaine en remuant le pot tous les jours avant usage.

Il est également possible d’y rajouter quelques morceaux de racines de gingembre frais dans la recette, pour un cocktail encore plus explosif !

     

Comment utiliser ton miel médicinal anti-rhume ?

En prévention

A raison d’une cuillère à café dans ta tasse de tisane bien chaude, trois fois par jours, en prévention des maux de l’hiver durant les périodes d’épidémies.

Dès les premiers symptômes

Pure, à raison d’une cuillère à café toutes les heures en cas de début de rhume, ou mélangée à un verre d’eau chaude jusqu’à guérison complète.

Cette recette t’a plu et tu veux la garder sous le coude ?
Télécharge vite ton cahier pratique d’apprenti(e) herboriste pour noter et retrouver tous tes remèdes maison  !

Références :

Dr VALNET, J. 2001. La Phytothérapie. Ed. Vigot. 640 p.

Dr VALNET, J. 1985. Se soigner par les légumes, les fruits et les céréales. Ed. Maloine S.A. 510 p.

GLADSTAR, R. 2016. Plantes médicinales, le guide du débutant. Ed. Hachette Livre. 224 p.

Recette : Sirop de Sureau noir pour booster l’immunité, accompagner la fièvre et lutter contre la grippe

 

Si tu ne connais pas encore cette plante, alors il n’est pas encore trop tard !

Petit arbuste de nos campagnes, le Sureau noir est l’une des simples à absolument connaître, en particulièrement à l’entrée dans l’hiver.

C’est bien simple, c’est l’un des remèdes naturels les plus estimés pour lutter contre le rhume et la grippe.

On le nommait d’ailleurs autrefois : le protecteur du foyer, l’arbre aux fées ou encore le pharmacien de la maison. Rien que ça !

Si tu veux en savoir plus à son sujet, alors je t’invite à lire ce qui suit.

Les vertus du Sureau noir

Immunostimulant, antiviral et diaphorétique (kezako?). Voilà ce qui est écrit dans la littérature sur cette magnifique plante de nos campagnes. Une des simples à absolument connaître lorsque nous entrons dans l’hiver.

En clair, cette plante est extraordinaire : elle va à la fois être capable de soutenir tes défenses immunitaires en cas de maladie infectieuse, d’accroitre la lutte contre les pathogènes grâce à ses propriétés antivirales, et favoriser l’accompagnement de la fièvre en activant la sécrétion de la transpiration et en favorisant l’élimination des toxines. (Bon si tu transpire déjà énormément de base, c’est pas forcément le top)

Si on décrypte un peu plus en détail, cela signifie que cette plante est une alliée de taille pour lutter contre toutes les phases infectieuses saisonnières : grippe, rhume, sinusite, bronchite, etc…..

Où et quand le récolter ?

Le Sureau noir est un grand arbre à feuilles caduques pouvant atteindre 9 m de haut. Contrairement au Sureau yèble, il est reconnaissable par sa taille, la présence de tiges ligneuses (bois) et par ses fruits en grappe tombants.

Tu pourras facilement le trouver le long des haies, sur les rives des ruisseaux et fossés, et en bord de champs.

On en récolte les fleurs blanches au mois de juin, lorsque les boutons floraux viennent tout juste de s’épanouir, et les baies noires en fin d ‘été et début d’automne, à pleine maturité.

Cet automne, j’ai donc profité des dernières chaleurs pour aller repérer un joli spot de cueillette de Sureau noir, dans une haie bordant une friche à l’abandon, dans un petit coin du Vaucluse. Patiemment, j’ai donc récolter les baies de Sureau noir à pleine maturité afin de préparer mes sirops en prévision de l’hiver.

Comment fabriquer ton sirop de Sureau noir maison ?

Ingrédient

Pour fabriquer ton sirop de Sureau, il te faut :

  • Des baies de Sureau noir arrivées à pleine maturité,
  • Du miel ou du sucre,
  • De l’eau,
  • Une ou plusieurs bouteilles propres et stérilisées,
  • Des étiquettes

Recette

Égrainer les baies récoltées pour les séparer de la grappe.
Disposer dans une casserole, y rajouter 1/3 d’eau.
Faire cuire à feu doux 30 minutes, jusqu’à obtenir une odeur de fruits cuits comme lors de la préparation d’une confiture.
Rajouter sucre en poudre ou miel, à raison d’1kg par litre de liquide.
Refaire cuire à feu doux en melangeant jusqu’à fonte totale du Sucre
Verser à chaud dans des flacons stérilisés
Boucher, puis étiqueter.

Pour ma part, j’en ai fait 3 litres…. Normalement ça devrait suffire pour tout l’hiver ! 😀

Comment utiliser ton sirop de Sureau ?

En cas de début de maladie infectieuse saisonnière, il va falloir taper un grand coup !

Donc la petite cuillère à café 3 fois par jour, ça, tu peux oublier.

Non non, il va falloir y aller franco pour apporter à l’organisme un flux continu de molécules actives immunostimulante et antivirales. Et oui, car les virus en début d’infection, eux, ne prennent pas de repos.

Pour cela j’applique la méthode de Christophe Bernard d’Althéa Provence :

Une cuillère à soupe de sirop toutes les 2h, pendant 3 jours. Oui oui, tu as bien lu, TOUTES les 2h, dès l’apparition des premiers symptômes. De toutes façons, c’est délicieux à boire, alors pourquoi se priver !

Tu pourras également compléter ce traitement en synergie avec d’autres plantes antivirales, comme le Thym en tisane ou en sirop, l’Echinacée pourpre en teinture ou encore avec l’Ail, le Gingembre ou la Cannelle.

Alors, est-ce que tu vas tester le sirop de Sureau ?
Si cet article t’a plu, partage-le sur les réseaux !

Références :

BERNARD, C. 2018. Grand manuel pour fabriquer ses remèdes naturels. Ed. Jouvence. 256 p.

BONNEVAL, P. 2006. L'herboristerie, Manuel pratique de la santé par les plantes. Ed. Désiris. 446 p.

FOURNIER, P-V. 1947. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France. Ed. Omnibus, 2010. 1050 p.

LIEUTHAGHI, P. 1996. Le Livre des bonnes herbes. Ed. Acte sud. 528 p.

MULOT, M-A. 2007. Secrets d'une herboriste. Ed. du Dauphin. 591 p.

Dr VALNET, J. 2001. La Phytothérapie. Ed. Vigot. 640 p.

 

Cueillette sauvage : 10 règles d’or à connaître avant de te lancer

La cueillette sauvage est un réel bonheur, lorsque nous partons, cheveux aux vents et panier à la main gambader dans les prés et les bois (attention aux tiques !)

Quelle plus grande satisfaction que d’aller glaner ses propres remèdes dans la nature ou dans son jardin médicinal, de fabriquer soi même ses propres tisanes pour l’année en étant au contact direct avec les éléments et le monde végétal ?

La cueillette sauvage est un des gestes les plus anciens de l’humanité, un instant d’enseignement profond directement puisé à la source. Partir glaner dans la nature, c’est un peu comme renouer avec nos origines et notre humanité, et se la jouer « sorcière des bois ou druide des temps modernes ». Bref, moi j’adore !

Attention, si toi aussi tu veux t’y mettre, il y a cependant plusieurs règles à respecter.

Et oui, la nature a ses propres codes, et il très facile de faire des erreurs, parfois pouvant être graves (empoisonnement). Il convient donc d’être particulièrement vigilant, de faire attention à ce que l’on ramasse, où et surtout comment, pour ne pas détruire cette ressource si précieuse.

Voici donc les 10 commandements de la cueillette sauvage, pour une cueillette en toute sécurité, durable et respectueuse de la nature.

1 – Bien équipé (e) tu seras

Avant toute escapade dans la nature, il te faudra un minimum d’équipement, que ce soit pour ta sécurité ou ta cueillette.

Dans ton sac à dos, tu pourras ainsi prévoir :

  • Une gourde remplie d’eau
  • Une casquette
  • Un manteau de pluie (en cas d’orage surtout en montagne. Oui ça m’est déjà arrivée de finir trempée comme une soupe) ;
  • Une petite trousse de secours, avec pansements, tire tique, sérum physiologique, désinfectant ;
  • De la crème solaire ;
  • Un téléphone chargé (si tu t’égares ou que tu te blesses) ;
  • Eventuellement une carte IGN (si tu pars la journée)
  • Un pique-nique !

Pour la cueillette tu devras également préparer :

  • Une serpette ou un couteau pliable bien aiguisé
  • Des sachets en papier kraft et/ ou un panier (surtout pas de plastique !)
  • Un livre d’identification portatif.

N’oublie pas non plus de partir avec des vraies bonnes chaussures de marche qui tiennent la cheville (oui oui même en plaine !). Pas la peine de te tordre la cheville dans un trou que tu n’aurais pas vu ! (oui ça aussi ça m’est arrivé…)

2 – Être sûr(e) de ton identification tu devras

De nombreuses plantes se ressemblent les unes les autres dans la nature, et le risque de se tromper est grand si tu n’es pas suffisamment averti(e).

L’idéal pour commencer c’est tout d’abord d’apprendre à reconnaître les plantes les plus courantes et les plus faciles, qui présentent peu de risque de confusion, comme les plantains (tous les plantains communs sont médicinaux et comestibles), l’ortie dïoique, l’ortie blanche, les violettes, les pâquerettes, ainsi que les arbres et arbustes médicinaux.

Un bon livre illustré pour débuter et une application mobile comme Plantnet pourront également te permettre de t’aider dans l’identification des plantes les plus communes.

Ensuite, il te faudra sortir, observer, pratiquer, sortir, observer, pratiquer, etc…

Pratiquer la botanique seul(e) lorsque l’on débute n’est pas toujours facile, alors profite des beaux jours pour t’inscrire à une sortie botanique organisée par une association locale. Les botanistes expérimentés pourront t’apprendre à identifier telle ou telle plante du premier coup d’œil, à repérer les critères infaillibles pour ne pas la confondre avec une plante toxique.

A chaque sortie, apprend à n’identifier que quelques plantes à la fois (une dizaine maximum), et à bien les retenir.

N’hésite pas également à partir te promener à plusieurs saisons différentes pour apprendre à reconnaître les plantes que tu sais reconnaître au moment de leur développement végétatif, de leur floraison ou de la formation des graines.

N’hésite pas non plus à utiliser tes 5 sens pour approfondir ta connaissance de la plante :

  • La vue : où vit cette plante, dans quels milieux, vit-elle seule ou en colonie, à l’ombre ou au soleil, est-ce un arbre, un arbuste, une herbacée, a-t-elle des fleurs, de quelle forme, de quelle couleur, quels sont ses critères visuels de reconnaissance ?
  • L’odorat : lorsque tu la froisses entre tes doigts, repère-tu une odeur particulière ?
  • Le toucher : est-ce que cette plante a des poils doux, ou piquants ? Est-ce que ses feuilles sont lisses, duveteuses ? L’écorce est-elle lisse ou rugueuse ?
  • Le goût (seulement pour les plantes comestibles !) : est-elle amère, sucrée, piquante, salée ?

3 – Un endroit non pollué tu trouveras

Ensuite, il te faudra choisir un endroit hors des sentiers battus et peu fréquenté. Inutile d’aller ramasser tes tisanes en bord de zone industrielle, d’autoroute, de décharge ou de champ bourré de pesticide !

Trouve un coin naturel, en évitant soigneusement les bords de chemin, les routes, les champs cultivés, les fossés pollués ou encore les lieux pâturés par des animaux domestiques.

Cela minimisera ainsi le risque que tes plantes contiennent des excréments, des métaux lourds, ou tout autres polluants peu ragoûtants.

4 – Les autorisations de cueillette tu auras

Une fois le terrain idéal trouvé, assure-toi que cela ne soit pas une propriété privée ! Ce serait dommage de se fâcher avec l’agriculteur du coin, ou pire, te retrouver face à un fusil !

Si le terrain est privé, n’hésites pas à aller demander la permission de cueillir auprès du propriétaire. S’il est d’accord, il se peut même qu’il te laisse revenir chaque année !

Si le terrain est public, vérifie que le secteur n’est pas un lieu protégé et interdit à la cueillette (Parc national, Parc régional, site Natura 2000, Espace naturel sensible, Réserve naturelle…). Pour cela, va jeter un coup d’œil sur les sites internet des parcs et réserves, ou sur géoportail pour visualiser les périmètres protégés.

Regarde s’il y a des panneaux d’interdiction sur place, et éventuellement, passe un petit coup de fil à la mairie.

5 – Avec parcimonie tu cueilleras

De nombreuses stations de plantes (lieux où elles vivent et se reproduisent) sont fragilisées par l’impact de l’homme, que ce soit par l’urbanisation, les pesticides, le surpâturage, l’agriculture intensive, mais aussi par la pression de cueillette…

Les stations d’Arnica dans les Vosges par exemple ont été tellement cueillies qu’elles ont aujourd’hui du mal à se maintenir, et disparaissent peu à peu.

Si tu pars cueillir des plantes, assure-toi de faire très attention à ne pas tout cueillir au même endroit, afin que les plantes puissent continuer à se développer, même dans 10, 20 ou 30 ans.

Pour cela, il te faudra appliquer la règle des tiers :

  • pour la plante entière ou la racine, ne cueille qu’un pied sur trois ;
  • pour les sommités fleuries et les feuilles ne cueille qu’une fois sur trois ;
  • pour les fruits, ne les ramasse que sur un pied sur trois, etc…

 

De même, veille à toujours varier la taille des individus que tu vas ramasser : choisis-en des gros, des moyens, des plus petits. Si tu ne ramasses que des gros pieds chaque année, ceux-ci vont finir par disparaître et seuls les individus de petite taille resteront dans des décennies. C’est que l’on nomme « la sélection génétique ».

Cueillir des individus différents d’une même espèce botanique va permettre de protéger la diversité génétique des plantes, et aider les populations végétales à s’adapter et à survivre aux changements futurs de leur environnement.

Avec cette méthode tu auras également une plus grande diversité de molécules actives dans ta tasse de tisane ! En effet chaque plante d’une même espèce ne va pas sécréter la même proportion de molécules : cela va dépendre de son patrimoine génétique et de son environnement local (nature du sol, ensoleillement, humidité etc).

Rien de tel pour avoir un cocktail explosif de propriétés médicinales !

6 – Trop gourmand (e) tu ne seras pas

Avant de partir à la chasse au Coquelicot (ou tout autre plante que tu souhaites intégrer dans ton herboristerie maison), assure-toi de faire le point sur tes besoins réels.

Combien de plantes dois-tu ramasser pour couvrir tes besoins du moment ou en cours d’année ? Quelle partie de la plante doit tu cueillir  ? En effet, pas besoin de ramasser 10 kilos si ce n’est que pour en utiliser 500 g ! Ou de cueillir la plante entière (racine inclue) alors que seule la fleur aurait suffit.

N’oublie pas en revanche que le poids de la plante fraîche pèse environ 10 fois plus que le poids de la plante sèche. A toi de savoir ramasser avec parcimonie, en te limitant uniquement à ce dont tu ce que tu vas vraiment utiliser.

Il vaut mieux cueillir en petite quantité au départ, et à bien apprendre à utiliser et doser la plante de façon efficace, que de cueillir beaucoup, de mal sécher la récolte et de tout jeter…

7 – A la bonne période tu récolteras

Les plantes ont toutes un cycle de vie différent. Ainsi, toutes les plantes ou parties de plantes ne se récoltent pas à la même saison.

Il ne te viendrait pas à l’idée par exemple d’aller ramasser du raisin au mois de mai, ni de cueillir des fraises en octobre ! Et bien pour les plantes médicinales, c’est exactement la même chose.

Selon ce que tu souhaites cueillir, il te faudra donc choisir de partir en balade à la bonne saison ! Si tu ne sais pas à quelle saison cueillir telle ou telle plante, tu peux bien évidemment t’aider de mon Calendrier des récoltes, juste ici.

8 –Cueillir les plantes protégées tu t’abstiendras

Avant de cueillir une plante, renseigne-toi pour savoir si celle-ci est protégée ou non.

La plante peut être protégée au niveau national (interdite de cueillette sur tout le territoire), régional (interdite de ramassage en PACA mais pas en Auvergne-Rhône-Alpes), départemental ou communal. Tu peux trouver facilement ces informations sur le site de l’INPN, ou de https://www.tela-botanica.org en tapant dans la barre de recherche le nom de la plante (en latin) et en cliquant sur l’onglet « statut » à gauche de la fiche de description.

Tu y trouveras son statut règlementaire (arrêtés, articles de loi…) associé aux interdictions, ainsi que son statut de conservation (favorable, défavorable).

Veille toujours à connaître le statut règlementaire de la plante, d’une part pour éviter de te prendre une amende, et d’autre part, pour éviter de décimer les dernières stations d’une plante rare…

9 – Avec respect tu cueilleras

Tu as trouvé LE spot de tes rêves et un magnifique champ de Mauve te tends les bras ? Alors tu peux commencer ta récolte.

Avec délicatesse, cueille la partie qui t’intéresse avec un couteau bien affuté. Surtout pas d’arrachage sauvage ! Il faut être précis et attentif, de manière à ce que la blessure réalisée sur la plante cicatrise et ne soit pas vecteur de champignons.

Dépose délicatement ta récolte dans ton panier, ton sac en tissu ou en papier en veillant à bien séparer les différentes plantes entre elles (pour pouvoir les séparer plus facilement, et ne pas te tromper lors du séchage et stockage).

Une fois la récolte terminée, ne la range pas dans ton sac à dos et évite de la placer là où elle pourrait être écrasée par quelqu’un, ou quelque chose.

10 – Ta récolte tu stockeras

A ton retour, prépare tes remèdes de plantes fraîches dans la foulée, ou mets directement à sécher les plantes que tu souhaites conserver dans la durée.

Inutile de te dire que si tu les empile dans un coin sans t’en occuper, celles-ci finiront par pourrir et seront inutilisables !

Pour sécher tes plantes, veille à choisir les plantes saines et non flétries. Retire les feuilles mortes, les brindilles, la mousse.

Puis, fait des petits bouquets de plantes, puis accroche les tête en bas dans un endroit chaud, sec, abrité de la lumière et bien aéré.

Tu peux aussi couper les parties de la plante que tu souhaites conserver, puis de les disposer à plat en une seule couche sur des claies ou des cagettes en bois empilées, toujours en séparant les différentes plantes et parties de plantes entre elles.

Une fois tes plantes sèches, stocke les dans un bocal en verre teinté avec un bouchon en liège, ou bien dans des sachets de papiers kraft. Étiquète tes pots et tes sachets avec le nom de la plante, le lieu et la date de récolte.

Retient également que les plantes à tisane ne se conservent pas plus d’un an.

Alors ça y est, la cueillette n’a plus aucun secret pour toi ?

Dans ce cas…

A vos serpes !

Prêts ?

Partez !

Cueillir les plantes médicinales : le calendrier des récoltes

 

Si tu te lances dans la cueillette de plantes sauvage, sache qu’il n’est pas recommandé de cueillir n’importe quoi, n’importe comment au cours de l’année.

En effet, les plantes se développent de manière cyclique au fil des saisons. La concentration en principes actifs varie également tout au long de l’année dans une même plante et notamment dans ses différentes parties. Il est donc indispensable que le cueilleur averti s’adapte au rythme de la nature.

Par exemple, certaines parties de plantes pourront se récolter toute l’année (feuilles de Romarin) tandis que d’autres, qui ont une fenêtre de floraison très réduite (fleurs de pêcher) devront être récoltées sans tarder à la bonne période. Connaître le calendrier des récoltes pour chaque plante s’avère donc particulièrement utile !

La période de récolte des plantes sauvages et médicinales va ainsi dépendre :

  • De l’espèce que l’on souhaite récolter (chaque plante ayant un cycle de développement qui lui est propre) ;
  • De la partie que l’on souhaite récolter (feuilles, fleurs, graines, écorces, racines…), à la fois pour optimiser la qualité thérapeutique des parties de plantes cueillies, mais aussi pour limiter l’impact de la cueillette sur le développement futur de la plante.

Difficile en effet de récolter des sommités fleuries en hiver, ou bien des graines au printemps !

De même, il ne faut jamais récolter les racines d’une plante durant l’été, au moment où toute l’énergie de la plante se concentre dans ses fleurs et ses fruits. Idem pour les écorces que l’on récolte en hiver, une fois que la sève est redescendue dans les racines, pour ne pas fatiguer et abimer inutilement les arbres.

Dans cet article, je t’explique donc comment faire tes récoltes de plantes médicinales au fil des saisons pour une cueillette de qualité et respectueuse de la nature.

Aller, prend ta serpette, ton panier, enfile tes chaussures et c’est parti !

Quand récolter les différentes parties de plantes sauvages ?

La récolte de plantes fraîches « au besoin » toute l’année

Certaines plantes, en particulier chez les vivaces, peuvent être récoltées toute l’année, ou a minima durant plusieurs mois. Si tu loupes la période optimale de récolte pour ces plantes, pas de panique ! Il te sera toujours possible d’en récolter à nouveau plus tard, dés que tu en auras besoin.

L’avantage, c’est qu’il te sera possible de les utiliser fraîches une bonne partie de l’année sans avoir besoin de systématiquement les stocker, pour te concocter tisanes, cataplasmes, sirops et alcoolatures.

A lire aussi -> Faire ses tisanes, mode d’emploi

Les plantes médicinales que tu peux récolter toute l’année sont celles dont les parties feuillues restent sur le pied même en hiver, comme :

  • La majorité des plantes aromatiques vivaces : le Thym, le Romarin, le Laurier, la Sauge
  • Les arbres et arbustes résineux : Pin, Sapin, Cyprès, Epicéa, Genévrier
  • Certaines plantes herbacées comme : la Menthe, la Mélisse, l’Ortie, le Plantain

La récolte saisonnière pour un stockage longue durée

La plupart des plantes ne peuvent pas se récolter toute l’année, mais seulement à certaines périodes, selon les parties utilisées. C’est surtout le cas de la majorité des plantes herbacées annuelles ou bisannuelles, ainsi que des arbres et arbustes à feuilles caduques.

Ces plantes devront donc être récoltées suivant un calendrier précis, et stockées la plupart du temps sous forme séchées pour pouvoir être conservées et utilisées tout au long de l’année (même en hiver).

De manière systématique, la récolte des plantes doit se faire impérativement par temps sec. En cas de forte humidité ou de pluie, les plantes mettront plus longtemps à sécher, avec un risque de pourrissement ou de moisissure.

Mieux vaut donc que tu privilégie la récolte aux alentours de 10h le matin, quand la rosée vient de se dissiper, ou bien en fin d’après-midi vers 18h, avant que n’arrive la fraîcheur du soir.

Récolter le bois et l’écorce

La récolte du bois ou de l’écorce d’arbre devra être effectuée durant tout l’hiver, pendant la période de dormance des plantes, une fois que la sève est redescendue dans les racines.

Récolter les racines, tubercules, rhizomes, bulbes

Les parties souterraines des plantes doivent se récolter en automne, une fois que les graines sont tombées, que la partie végétative de la plante se dessèche (feuilles qui tombent) et que les réserves s’accumulent dans la racine. Les parties souterraines peuvent aussi se récolter en tout début de printemps, avant que la plante ne se développe à nouveau.

Récolter les tiges

Les tiges des plantes herbacées doivent être récoltées en début de printemps, après la foliation et avant ou en tout début de floraison. (tiges d’Angélique par exemple). Les tiges des ligneux (bois) devront être récoltées en hiver.

Récolter les feuilles

Elles doivent être récoltées au moment de leur plein développement, avant formation des boutons floraux, soit juste avant la floraison.

Récolter les fleurs

Les fleurs, délicates, doivent être cueillies soit en bouton (comme les boutons de rose), soit au tout début de leur épanouissement, dès lors qu’elles sont à peine ouvertes.

Récolter les sommités fleuries

Les sommités fleuries ou les épis doivent être cueillis au début de l’épanouissement des fleurs, et avant la fécondation et la formation des premiers fruits.

Récolter les bourgeons

Les bourgeons utilisés en gemmothérapie doivent être cueillis avant la fin de l’hiver, ou en tout début de printemps, dès leur apparition et avant la montée totale de la sève dans la plante. Le bourgeon doit être tout juste formé, les feuilles ne devant pas encore être sorties.

Récolter les fruits charnus

Les fruits charnus doivent être récoltés murs, mais pas complètement. La maturité complète du fruit ne doit pas être trop avancée pour favoriser une conservation optimale (les fruits continuant à mûrir après la récolte).

Récolter les semences

Contrairement aux fruits charnus, les graines doivent être récoltées à pleine maturité, dès lors que celles-ci commencent à tomber du réceptacle floral et que les sommités fleuries commencent à jaunir et se dessécher. Pour se faire, entourer l’inflorescence d’un sachet de papier fixé sur la tige. Puis, lorsque les graines commencent à tomber, couper la tige et récolter. Procéder en pleine journée, par temps très sec.

Le calendrier des récoltes

Pour finir, voici le calendrier des récoltes de plantes médicinales mois par mois.

Attention : ce calendrier ne concerne que les plantes de France métropolitaine. Il est également à adapter suivant ton lieu de vie, les périodes de développement des plantes ne seront en effet pas les même en région méditerranéenne, montagnarde ou tempérée.

Janvier

  • Noix de Cyprès, Pulmonaire du Chêne, Gui, raisins secs, jujubes, figues nouvelles

Février

  • Bourgeons : Sapin et du Bouleau,
  • Écorce : Bouleau et de Saule,
  • Fleurs : Tussilage et de Violette

Mars

  • Bourgeons : Peuplier et de Sapin, écorce de Chêne,
  • Feuilles : Pissenlit, Pervenche, Lamier blanc , Renoncule bulbeuse, Pied de chat
  • Fleurs : Pervenche, de Pêcher, Tussilage, Narcisse des prés, Violettes
  • Rameaux : Douce-amère

Avril

  • Racines : Valériane,
  • Feuilles : Primevère et de Busserole,
  • Fleurs : Primevère, de Narcisse, et de Pêcher, Fumeterre, Lierre terrestre, Lamier blanc, Tussilage, Violette

Mai

  • Racine : Benoîte et de Bistorte,
  • Turions d’Asperges,
  • Feuilles et fleurs : Lierre terrestre, Pensée sauvage, Pulmonaire officinale et Géranium herbe à Robert,
  • Sommités fleuries : Absinthe, de Marrube, de Cresson,
  • Feuilles : Véronique, de Berbéris, de Chanvre, de Mélisse et de Pariétaire,
  • Fleurs : Aubépine, de Bourrache, de Grenadier, de Pied de chat, de Sureau, Camomille, Oranger Coquelicot, Souci, Genêt
  • Écorce : Bourdaine.

Juin

  • Feuilles et fleurs : Ache, Angélique, Armoise, Arnica, Aspérule, Aurone, Bardane, Bétoine, Bourrache, Bugle, Buglosse, Camomille, Capillaire, Cardamine, Chardon bénit, Chicorée, Coquelicot, Eglantier, Euphraise, Fenouil, Genêt, Germandrée, Guimauve, Laitue, Lavande, Lis, Matricaire, Mauve, Millepertuis, Mélilot, Nénuphar, Oranger, Plantain, Rose, Sauge, Souci, Sureau, Véronique, Verveine officinale, Verveine odorante.
  • Fruits : Cerises, Fraises, Framboises, Groseilles

Juillet

  • Feuilles et sommités fleuries : Achillée, Absinthe, Agripaume, Aigremoine, Basilic, Calament, Cataire, petite Centaurée, Chélidoine, Cuscute, Hysope, Marjolaine, Mélisse, Menthe, Millepertuis, Origan, Orpin, Sarriette, Sauge, Scrofulaire, Serpolet, Tanaisie, Thym, Tilleul, Reine des Près, Eupatoire, Romarin, Mauve, Mélilot
  • Stigmates de Maïs
  • Fleurs : Bouillon-blanc, Bleuet, Bourrache, Camomille, Carthame, grande Centaurée, Chèvrefeuille, Coquelicot, Guimauve, Mauve, Œillet, Pavot, Verge-d’or.

Août

Poursuite de la cueillette des plantes mentionnées en juillet plus :

  • Feuilles : Dictame, Eupatoire, Menthe, Ményanthe, Pêcher
  • Fleurs : Bourrache, Tanaisie, cônes de Houblon
  • Fruits et semences : Ache, Alkékenge, Angélique, Anis vert, Carvi, Cumin, Fenouil
  • Écorce : Sureau

Septembre

  • Feuilles : Mercuriales
  • Tiges : Angélique, Douce-amère
  • Racines : Acore aromatique, Angélique, Asperge, Canne de Provence, Chicorée, Chiendent, Fenouil, Fougère mâle, Fragon, Guimauve, Iris, Saponaire, Tormentille, Valériane, Oseille, Bistorte, Persil, Bugrane, Petit houx, Canne de Provence, Chélidoine, Raifort sauvage, Réglisse, Saxifrage, Douce-amère,
  • Fruits et semences : Airelle, Alkékenge, Berbéris, Coing, Coriandre, Eglantier, Figue, Grenade, Jujube, Nerpun, Noix, Pistache, Raisin, Rosiers (cynorrhodons), Epine vinette, Sureau, Pommier, Poirier
  • Stigmates de Safran

Octobre

  • Chou rouge, Gui du Chêne, Pissenlit
  • Écorce et bois : Genévrier, Chêne
  • Racines : Aunée, Bardane, Consoude, Fraisier, Rhubarbe, Saponaire, Impératoire
  • Fruits : Alkékenge, Amandier, Aneth, Angélique, Bardane, Genévrier, Lin, Tanaisie, Cognassier

Novembre

  • Bulbes : Lis,
  • Écorce : Bourdaine, Frêne, Chêne,
  • Racines : Fragon, Patience, Potentille

Décembre

  • Racine : Bistorte, feuilles de Ronce
  • Fruits : Oranges et Citrons
Et pour ne manquer aucune récolte, télécharge vite
ton cahier pratique de cueillette sauvage pour tout noter !

 

Références bibliographiques :
VALNET, Jean. La Phytothérapie
BERNARD, Christophe. Calendrier des récoltes (issu du Dorvaut de 1898).

Comment créer facilement ton propre jardin médicinal ?

 

Je ne sais pas toi, mais moi l’actualité du moment m’a mis une grosse baffe. Elle m’a notamment fait prendre conscience de l’importance d’accroitre notre capacité d’autonomie et de résilience au quotidien et notamment en matière de santé.

Heureusement, il existe de nombreuses choses à faire pour reprendre ta santé en main avec les plantes comme par exemple faire pousser tes propres remèdes dans ton jardin ou sur ton balcon.

« Ben comment ça faire pousser ses remèdes ? Genre toi ta pharmacie maison c’est ton jardin ? »

Bah ouais ! Plutôt que de courir systématiquement à la pharmacie pour le moindre bobo, ou d’acheter des gélules de plantes en poudre horriblement chères, cultiver tes propres plantes médicinales au jardin t’apporte de nombreux avantages :

  • La garantie de toujours avoir des plantes fraîches bourrées de molécules actives à portée de main ;
  • La garantie d’être toujours sûr de la qualité de ton produit ;
  • La garantie de faire des économies (compare le coût d’un pot de gélules de plantes en pharmacie avec le coût de ce qui pousse dans ton jardin) ;
  • La garantie de ne pas te tromper dans l’identification des plantes (si tu pratique la cueillette sauvage) ;
  • Le plaisir de voir, toucher, sentir, transformer toi-même tes plantes médicinales et de développer ton expérience de l’herboristerie familiale.

Besoin d’un petit sirop pour la toux ? Allez hop, Quelques branches de thym du jardin ! Des problèmes de digestion ? Quelques feuilles de menthe fraîche ! Plus besoin de courir systématiquement à la pharmacie, il n’y a qu’à se pencher et ramasser.

Dans cet article, j’ai donc invité Justine du blog « Un matin au jardin » à venir te donner ses meilleurs conseils de jardinière passionnée pour débuter facilement tes cultures de plantes médicinales.

Aller hop ! Tout le monde sort ses pots, son terreau, ses semis et en avant pour l’atelier jardinage!  (oui même toi qui te cache derrière ton râteau, tu crois qu’on ne t’a pas vu ?)

Vas-y Justine, c’est à toi !

Pourquoi créer ton propre jardin de plantes aromatiques et médicinales ?

Et si tu n’avais que quelques pas à faire pour te procurer de savoureuses tisanes bio, entièrement naturelles ? Ou pour ramasser de quoi assaisonner tes plats toute l’année de façon économique ?

Quelle plus belle façon de terminer un repas entre amis ou en famille qu’en leur faisant choisir leur tisane digestive directement dans tes plates-bandes ? A moins tu ne préfères leur offrir une liqueur de fabrication maison ?

Tout cela est parfaitement possible en cultivant des plantes aromatiques et médicinales dans ton jardin, d’autant que la plupart de ces plantes sont assez communes et très faciles à cultiver.

Ce serait dommage de se priver de leurs bienfaits, d’autant qu’elles présentent de nombreux autres avantages, comme d’attirer les insectes pollinisateurs (fleurs de Calendula, de Romarin, de Camomille) ou de servir à réaliser des traitements naturels efficaces pour ton potager (purin d’Ortie, de Consoude…).

Ton jardin médicinal peut ainsi devenir un moyen précieux de soulager facilement les petits bobos du quotidien tout au long de l’année, grâce aux plantes que tu auras à portée de main.

Je t’explique tout de suite comment faire…

Cultiver des plantes médicinales dans ton jardin bio : mode d’emploi

Il existe une multitude de plantes aromatiques et médicinales. Il serait bien difficile d’en donner une description complète et exhaustive dans un seul article de blog. Pour les cultiver, c’est donc comme n’importe quelle plante, il suffit de respecter leur besoin en matière :

  • De qualité du sol : Humique ou sec et drainant ? Calcaire ou acide ?
  • D’exposition : à l’ombre ou au soleil ?
  • De rusticité : est-ce que la plante peut résister à l’hiver dehors, ou a-t-elle besoin d’être abritée ? Faut-il la cultiver en pot ?

Les conseils donnés ici sont valables pour la moitié sud de la France et la façade ouest, avec un terrain neutre à calcaire qui correspond aux conditions de mon jardin. Pour les autres climats plus froids (nord de la Loire et montagne, terrains acides) il faudra adapter ces conseils en créant des micro-climats dans ton jardin ou bien en décalant tes cultures dans la saison.

Pour ce faire, voici comment cultiver en pleine terre et en pot les plantes médicinales vivaces et annuelles et comment toujours les garder à portée de main, en cas de besoin.

Les plantes médicinales à cultiver en pleine terre

Sur terrain sec

Quand on parle jardin médicinal, on pense immédiatement aux plantes méditerranéennes : thyms, sarriette, marjolaine, origan, laurier, romarin, lavandes, sauges, plante-curry.

Il existe une multitude de variétés pour chacune : tu auras forcément le choix.

Ces plantes attirent d’ailleurs nombre d’abeilles et de papillons !  Chez moi, le Romarin fleurit pratiquement toute l’année, offrant aux abeilles une source de nourriture continue.

Ces plantes demandent un terrain bien drainé et supportent le calcaire. Une butte en pente exposée plein sud ou sud-est est parfaite. Il convient d’ajouter des cailloux et des graviers au pied de ces plantes pour éviter la stagnation de l’humidité.

Source : Un matin au jardin

L’entretien se réduit à une taille des infloraisons séchées à la fin de l’hiver/début du printemps avec une cisaille. Tailler en fin d’hiver permet de laisser plus d’habitats pour la faune qui utilise tiges séchées et autres broussailles pour faire leurs nids au printemps. De plus, ces tiges et fleurs séchées constituent de petits décors pour agrémenter la maison en hiver.

Installe une plate-bande ou une butte d’aromatiques à proximité de ta cuisine ou de ta maison, à un endroit où il te sera plaisant et facile de te rendre pour cueillir une branche de sauge ou un bouquet de ciboulette à la dernière minute.

Puis, dispose les plantes à 50 à 60 cm les unes des autres et paille-les avec des graviers. Tiens compte de la taille adulte de ces plantes lors de la plantation : un laurier-sauce devient un arbuste de plusieurs mètres d’envergure. Tu seras obligé (e) de le tailler pour lui maintenir une taille adaptée à ton jardin. A moins que tu ne décides de respecter sa nature exubérante en lui laissant un emplacement à sa noble mesure : cela t’évitera du travail. Les feuilles peuvent être séchées à l’avance pour en avoir un petit stock à la cuisine.

Si tu possèdes un terrain sec plus acide, tu peux aussi choisir de planter des aromatiques adaptées à ce type de sol, comme la Lavande papillon (Lavandula stoechas), qui procure un parfum très camphré. Elle se cultive sur un sol bien drainé. Pour acidifier ton sol, tu peux également utiliser soit de la terre de bruyère ou pailler tes plants avec du paillis de conifères.

Sur terrain frais

Si tu possèdes dans ton jardin un sol plus humide et argileux, ou que tu souhaites aménager un petit coin à l’ombre, au bord d’un bassin ou au pied d’un arbre, alors tu trouveras de nombreuses plantes aromatiques pour faire ton bonheur.

La livèche, le cerfeuil musqué, la mélisse, la ciboulette, la camomille, la menthe, la monarde sont des plantes vivaces qui supportent des conditions un peu plus fraîches, voir même de l’ombre et qui seront ravies de prendre place dans ton jardin.

Les plantes aromatiques vivaces ou annuelles à cultiver dans ton potager

Les plantes annuelles comme la ciboulette, le persil, la coriandre, le basilic peuvent être cultivées facilement dans le potager, à côté de tes légumes.

Le semis de persil en revanche est un peu capricieux. Si tu es novice en jardinage, je te recommande de l’acheter en mini-mottes et parfois, il arrive qu’il se ressème tout seul si l’endroit lui plait, tout comme le Souci (Calendula officinal) et la Bourrache qui se ressèment également toutes seules. Si tu es un(e ) jardinier(e ) « paresseux(se) » tu ne manqueras pas de les laisser vivre leur vie. Elles pourront ainsi prendre leur aise si les conditions leur plaisent.

Les vivaces (ciboulettes, thym, origan, sarriette, sauge) repoussent quant-à-elles d’une année sur l’autre et restent donc plusieurs années au même endroit. On peut les utiliser pour faire des bordures (en carré par exemple). En délimitant ainsi les zones de ton jardin, tu pourras lui donner un petit côté jardin de curé.

Les plantes aromatiques à cultiver en pot

Si tu possèdes une terrasse ou un balcon, tu peux également y cultiver des plantes aromatiques et médicinales car la plupart de ces plantes se cultivent en pot.

Concernant les plantes aromatiques exotiques comme le gingembre, la verveine citronnelle, la citronnelle (lemongrass), il est même préférable, voire obligatoire de les cultiver en pot.

De même, toutes les plantes vivaces et gélives sous ton climat devront être cultivées en pot. Le problème avec la culture en pot réside cependant dans l’hivernage de ces plantes : il faut prévoir où les entreposer. Pour ma part, je garde ces plantes à l’extérieur dans un endroit le moins froid possible et bien abrité, contre un mur exposé au sud ou sous un porche. Je ne les rentre au garage ou dans la serre que lorsque le gel menace. Je les ressors le plus tôt possible pour éviter un trop long séjour sans lumière. Les pots peuvent également être emmaillotés. C’est ce que je fais pour les agrumes qui sont trop lourds pour être facilement transportables. En général, les aromatiques sont cultivées dans des pots encore assez petits pour être déplacés facilement.

Le pot sera à hiverner dans une serre froide (véranda) ou dans une pièce non chauffée. Si la plante perd ses feuilles, comme la verveine, elle peut être stockée dans une pièce non lumineuse comme un garage, si vraiment tu n’as pas d’autres solutions. A long terme, la plante souffrira de ces conditions.

Les plantes plus exotiques comme le gingembre peuvent passer l’hiver à la maison.

Au jardin, certaines plantes peuvent quant-à elles être envahissantes, comme les menthes. Si tu ne veux pas voir tes plants de menthe coloniser ton jardin, alors je te conseille également la culture en pot.

Enfin, toutes les plantes méditerranéennes se prêtent bien à la culture en pot sur un balcon ou une terrasse à condition de les arroser régulièrement pour ne pas qu’elles se déssèchent.

Mes astuces pour réussir tes cultures en pot à tous les coups

La culture en pots demande toujours un peu plus d’attention qu’en pleine terre. Voici quelques astuces à connaître pour mettre toutes les chances de ton côté :

  • Plus le pot est gros, moins les variations d’humidité et températures seront brutales ;
  • Il faut veiller à bien arroser tes plants et à ne pas laisser le pot sécher, même pour les plantes méditerranéennes réputées pour résister au sec. Dès que les premiers centimètres de terre en surface sont secs, il faut à nouveau arroser, car la pluie n’est pas toujours suffisante pour arroser les pots en profondeur ;
  • En cas de canicule, pense à arroser tous les jours. Pour cela, tu peux également récupérer l’eau de nettoyage des légumes pour la verser dans tes pots ;
  • Un terreau de qualité donnera toujours de meilleurs résultats. Choisis un terreau sans tourbe car cela est plus respectueux de l’environnement (zéro gaspi !);
  • Il est indispensable de fertiliser tes pots d’aromatiques avec un engrais bio en poudre à mélanger à la surface de la terre pour que tes plantes soient au top. On trouve ces engrais sous la dénomination « plantes aromatiques » ; « méditerranéennes » ou encore « agrumes ». Ces engrais ont une composition NPK de 5-5-8, si tu cultives les deux chez toi, inutile d’acheter deux bidons, le même produit conviendra. Sinon, un engrais complet pour potager peut aussi convenir en en mettant deux fois moins (car il est deux fois plus concentré). En pleine saison, je te recommande même de mettre un peu d’engrais liquide à chaque arrosage pour leur donner un coup de fouet et compenser les récoltes ;
  • Pense à rempoter tes plantes aromatiques chaque année.

Liste des plantes médicinales à cultiver en pleine terre ou en pot

Plantes médicinalesCulture en potCulture en pleine terre
Les classiques
Saugexx
Thymxx
Lavandexx
Romarinx
Sarriettexx
Marjolaine / Origanxx
Laurierx
Basilicxx
Persilxx
Calendulaxx
Menthesxx
Mélissexx
Estragonxx
Fenouilx
Camomillexx
Les exotiques
Gingembrex
Verveine citronnellexSeulement en climat chaud
Vraie citronnelleX
Poivre de SichuanX

Ces autres plantes médicinales du jardin auxquelles on ne pense jamais

Au jardin, de nombreuses plantes sont cultivées pour être mangées. Pourtant, certaines possèdent également des propriétés médicinales oubliées et peuvent être utilisées en tisanes ou sous formes d’autres remèdes maisons, comme :

  • Les feuilles de cassissiers,
  • Les queues de cerises,
  • Les carottes,
  • Le fenouil,
  • L’ail,
  • Le navet…

Les plantes sauvages du jardin (tu sais, les fameuses mauvaises herbes !) recèlent également des vertus médicinales oubliées, et sont de véritables trésors pour la santé comme par exemple : l’Ortie, le Plantain, la Prêle, la Chélidoine, l’Aubépine ou encore le Tilleul et ses célèbres fleurs.  Elles peuvent être utilisées en tisane, mais également en cataplasme, mangées en salade de printemps avec les jeunes pousses (Pissenlit, Achillée millefeuille, Pimprenelle) ou bien en soupe (si tu n’as jamais testé la soupe d’ortie, c’est un régal !). Gratuites et souvent abondantes, ne te prive surtout pas de leur présence. Tu peux même leur laisser un coin sauvage dans ton jardin.

Quel est le meilleur emplacement pour mes plantes aromatiques et médicinales ?

Les plantes aromatiques et médicinales sont des plantes que tu vas récolter souvent. Personnellement, il m’arrive souvent de décider à la dernière minute de l’assaisonnement d’un plat. Pense donc à cultiver tes plantes aromatiques au plus près de la maison, voire de la cuisine pour pouvoir faire des récoltes au pied levé (sans courir systématiquement au fond du jardin).

Les plantes à garder près de la cuisine

Nous l’avons vu, les plantes aromatiques et médicinales doivent être cultivées au plus près de leur lieu d’utilisation. En général, c’est près de la cuisine et/ou de la terrasse. A toi de décider du meilleur emplacement, selon tes habitudes.

Les plantes qui sont récoltées, séchées puis stockées en pot, comme le Laurier sauce peuvent pour leur part être plantées un peu plus loin de la maison.

Les plantes sur butte ensoleillée : facile et rapide à mettre en place

Une petite pente au soleil est l’endroit idéal pour installer des plantes aromatiques en particulier les plantes qui aiment le soleil comme les aromatiques méditerranéennes. Mets les plantes les plus petites (origans, thym, etc…) au premier plant et les plantes les plus hautes en haut de la butte.

La spirale d’aromatiques : s’inspirer de la permaculture

Les plantes aromatiques peuvent également être plantées dans une butte caillouteuse en spirale. C’est un aménagement paysager que je trouve personnellement lourd à mettre en place, mais elle permet de cultiver une grande quantité de plantes au même endroit.

Les plantes qui demandent le plus d’eau seront ainsi plantées en bas de la butte et celles qui demande de l’ombre du côté nord. Les plus résistantes seront placées tout en haut, au sec.

Où se procurer de bonnes plantes aromatiques et médicinales à mettre au jardin ?

Tu trouveras les plantes les plus communes chez ton horticulteur habituel.

Voici des pépinières en ligne que j’ai personnellement testé qui ne te décevront pas :

  • Les senteurs du Quercy qui est spécialisée en plantes aromatique et de climat sec, j’ai eu plusieurs fois l’occasion de leur acheter des plantes sur les foires aux plantes. Ils ont également une boutique en ligne ;
  • Promesse de Fleurs pépinièriste généraliste en ligne qui propose un très large choix ;
  • La ferme de Sainte Marthe, ferme permacole productrice de semence et de plants aromatiques et médicinales bio, à acheter en ligne ;
  • Kokopelli, association de graines paysannes libres de droits et reproductibles ;
  • Arom’antique, pépinière de plantes médicinales et anciennes

En ligne ou IRL, un bon pépinièriste ou horticulteur doit pouvoir te renseigner et te guider sur les besoins des plantes que tu souhaite acquérir.

Te voilà maintenant prêt(e) à cultiver tes propres plantes médicinales !

Tu l’as vu, il est relativement simple de cultiver des plantes aromatiques et médicinales pour s’offrir condiments et tisanes à portée de main. Il suffit de trouver les plantes qui conviennent à ton jardin ou de leur offrir les conditions qu’elles aiment en leur créant un micro-climat (spirale d’aromatique ou culture en pots). Il y en a tellement que tu trouveras forcément les plantes aromatiques qui conviennent à ton jardin et à tes besoins. Les plus communes sont nos compagnes de longue date et donc s’adaptent à de nombreuses situations.

Pour te faciliter la vie, pense à les cultiver au plus près de là où tu les utilises.

Dernier conseil à retenir : ne te décourage pas. Le jardinage, c’est jouer avec le vivant, parfois ça marche et parfois ça marche moins bien.

Et toi, es-tu prêt( e )  à créer ton jardin de plantes médicinales ?
Partage tes expériences en commentaire !

 

Et si tu veux en savoir plus sur la culture bio des plantes aromatiques et potagères, va vite jeter un œil au blog de Justine, et notamment son super article : Pourquoi il est intéressant de jardiner bio quand on veux se mettre au zéro déchet”.

 

Recette : Sirop de Thym sauvage contre la toux

 

– Ben Chéri ? Pourquoi tu te mets à tousser comme un tuberculeux tout d’un coup ?

Tousse, tousse, tousse….. Silence…. Mouchage de nez

– Ben, et t’as le nez qui coule en plus ?

Remouchage de nez… Silence…. Tousse tousse, puis un long râle….A nouveau le silence…

– Oh non… T’as chopé le corona… Il a le corona !!!!!!!!!!! Aaaaaahhh (mode panique on)

Silence

– Mais non c’est rien, juste un petit rhube et un début de bronchite (snif), ça va passer…Tousse tousse

– Euh, okay…. Bon ben va falloir aller à la pharmacie alors…. Oh non, c’est dimanche, et en plus avec ce confinement, il faut une attestation, la galère ! Bon écoute, bouge pas, je vais te faire un remède maison, ça devrait aller mieux après…

Bruit de farfouillage dans les placards de la cuisine

« Yiiihaaaa, nous sommes sauvés !! » M’écriais-je, en faisant au passage sursauter le chien qui jusqu’à présent, ronflait.

Victorieuse, je brandis ce qui ressemble étrangement à un vieux bouquet garni séché.

– Mais qu’est-ce que tu vas faire avec ce thym ? Un pot au feu ?

– Non mieux, un sirop de thym maison. Tu vas voir, c’est hyper efficace contre la toux, et EN PLUS, c’est délicieux. Aller aller, hop je m’y mets, tu m’en diras des nouvelles !

Les vertus et bienfaits oubliées du Thym vulgaire

Non, le thym n’est pas qu’un aliment condimentaire. Très connu aujourd’hui pour aromatiser les plats, cette plante méditerranéenne des garrigues possède également de nombreuses propriétés médicinales, très connue des paysans provençaux.

Désinfectant puissant, stimulant général, antispasmodique, expectorant, il s’avère particulièrement efficace pour soulager l’ensemble des affections de l’hiver (rhumes, maux de gorges, toux, grippe, bronchite) et des problèmes respiratoires.

Il est également très utile en cas de difficultés digestives (carminatif) et de fatigue chronique (tonique général).

Comment cultiver et cueillir le Thym ?

Plante incontournable de la pharmacie domestique, le Thym est très facile à cultiver. Il est en effet très aisé de le faire pousser dans son jardin, ou même en pot sur un balcon, dans un sol drainant et très caillouteux.

Si tu as la possibilité d’aller le cueillir dans la garrigue, c’est encore mieux ! Les conditions de vie rude du Thym sauvage en milieu très sec lui confèrent une plus grande proportion en principes actifs et en molécules aromatiques.

Pour ce faire, la meilleur saison pour aller le récolter, c’est durant les mois d’avrils et mai, lorsque les pieds commencent tout juste à fleurir. C’est là qu’ils sont les plus gorgés de principes actifs.

Tu as loupé la saison printanière ? Pas de panique ! Passé l’été et ses chaleurs, le Thym reverdi dans la garrigue une fois revenues les premières pluies automnales. A cette saison, il te sera toujours possible de retourner faire une petite récolte bien avisée pour préparer les maux de l’hiver…

A lire aussi -> 7 plantes médicinales pour lutter contre les infections hivernales

Ça y est, ton stock de Thym est fait ? Parfait. Voyons maintenant comment le transformer sirop délicieux contre la toux.

Comment fabriquer ton sirop de Thym maison ?

Ingrédients

Pour fabriquer ton sirop de thym, il te faut :

  • 110 g de feuilles et de fleurs de thym frais ou séché,
  • 1 kg de miel ou de sucre,
  • 1 l d’eau,
  • 1 bouteille propre et stérilisée,
  • Des étiquettes

Préparation

Mélange le thym et l’eau dans une casserole, puis fais chauffer à feu très doux.

Une fois que l’eau arrive à ébullition, coupe le feu et laisse infuser 15 minutes.

Filtre, puis jette les résidus de plante dans le compost.

Ajoute le miel ou le sucre dans l’infusion, puis refais chauffer le mélange à feu doux en touillant, jusqu’à obtention d’une texture sirupeuse.

Verse le sirop dans la bouteille, puis ferme et étiquète.

La bouteille fermée pourra se conserver entre 3 à 6 mois dans le noir, et 3 à 4 semaines une fois ouverte au réfrigérateur.

Comment utiliser ton sirop de thym ?

En cas de rhume, de toux, de refroidissements hivernaux, ou de bronchite, prend 1 cuillère à café toutes les 2 heures pur ou en mélange dans de l’eau jusqu’à que ce que le rhume ou la toux ait disparu.

En été, tu peux aussi servir ce sirop sous forme de tisane pétillante en y rajoutant de l’eau pétillante et une rondelle de citron. C’est un régal, même pour les enfants !

Cette recette t’a plu et tu veux la garder sous le coude ?
Télécharge vite ton cahier pratique d’apprenti(e) herboriste pour noter et retrouver tous tes remèdes maison  !

Faire une cure détox après les fêtes : 4 astuces pour éliminer sans te priver !

 

Je ne sais pas pour toi, mais pour ma part cette année, les fêtes m’ont fait beaucoup de mal… Entre les cinq viandes par repas de mamie Alliette, les gâteaux, les amuses bouches au saumon fumé, les huîtres, l’alcool… Bref, ça n’a pas loupé : la crise de foie. Ou comment ton corps te dis stop et te le fais savoir de manière forcée.

Nausées, mal de tête, fatigue intense, lourdeurs digestives… Quand ton corps est surchargé, il te le dit, et à raison. Et toi, tu passes trois jours de tes vacances alitée sous la couette en hurlant comme une zombie: noooooon plus d’huître, plus de foie gras, plus de chocolat, plus JAMAIS !!! A moi le fenouil, le radis noir et les tisanes de citron, AAAAAAaaaaaaaarrrrrrrgbrrrrrrh….. avant de t’effondrer à nouveau.

Bon, ça marche aussi pour les bonnes cuites des lendemains de fête.

En bref, tous les moments d’excès, de changements de rythme et de périodes où tu sais que tu vas en demander beaucoup à ton corps.

Heureusement pour toi, la cure détox est là pour t’aider ! (Musique magique de licorne à paillettes).

La détox…Tout le monde en parle, c’est comme les huiles essentielles, c’est LE truc à la mode, et on y voit de tout à ce sujet.

Oui mais, sais-tu VRAIMENT à quoi ça sert ? Et comment la mettre en place de façon efficace et adaptée pour soulager ton organisme et te remettre en forme tout en douceur ?

Dans cet article, je t’explique ma méthode pour faire une vraie cure détox, non pas suivant la méthode « à la mode », mais suivant la méthode traditionnelle employée par nos anciens et préconisée par les herboristes.

Aller hop, sors ton cahier, un stylo, ouvres grand les mirettes et….C’est parti !

La cure détox : quézaco ?

Le mot détox est un raccourci pour désigner « La détoxification ».

Le principe ? Aider ton organisme à éliminer l’ensemble des éléments polluants y séjournant grâce à ce que l’on nomme « les organes émonctoires », spécialisés dans l’élimination des toxines. Il s’agit :

  • Du foie
  • Des reins
  • Des poumons
  • De la peau

Si tu as bien remarqué, et contrairement à ce qu’on lit à ce sujet, je ne mentionne pas les intestins ici. Les intestins ont un rôle d’élimination des déchets non digérés par le corps, mais, contrairement au foie ou à la peau, n’ont pas cette faculté d’élimination des « toxines » que l’on va retrouver dans le sang ou la lymphe.

Il s’agit ici de nettoyer non pas le tube digestif, mais bien l’environnement interne du corps, pollué par toute sorte d’éléments nocifs liés à notre mode de vie : mauvaise alimentation, alcool, pollution de l’air, perturbateurs endocriniens, cosmétiques, stress…

Si tu sens surchargé ( e), avec des lourdeurs digestives, un ralentissement général de ton organisme, du stress, un empâtement du ventre, une baisse de forme passagère, l’apparition de problèmes chroniques, alors peut –être est-il temps de t’octroyer une petite pause pour écouter ton corps, prendre soin de toi et opérer une cure de nettoyage interne afin de relancer la machine.

Voici comment procéder.

Détoxifier son organisme : quand et pourquoi ?

Pratiquer la détoxification de ton organisme, c’est un peu comme faire un reboot général : on fait un gros nettoyage, on formate, et on relance les paramètres d’usine par défaut. Bref, on repart de zéro.

La détox est une pratique que tu peux ainsi faire dans les cas :

  • D’excès alimentaires (trop de gras, de viandes, de sucres…) ;
  • D’excès de boisson alcoolisée, de tabagisme ;
  • De changement de rythme intense générant fatigue et stress (changements saisonniers, changement de travail…) ;
  • De pollution environnementale régulière (vie citadine, pollution atmosphérique, perturbateurs endocriniens, contact régulier avec des molécules chimique dans la cosmétique, les produits ménagers etc…) ;
  • Suite à une prise de médicaments prolongée (ne jamais pratiquer lors d’un état de faiblesse générale ou durant une période de convalescence au risque d’aggraver ton état. Toujours demander un avis médical en cas de problème de santé) ;

De manière générale, dès que tu en ressens le besoin et que ton corps te donne ses signes d’alerte (maux de tête, digestion lente, douleurs articulaires, mauvaise haleine, nausées…etc).

Pour ce faire, il existe plusieurs méthodes parmi lesquelles tu as la possibilité de piocher, au grès de ton envie et de ce qui te semble le mieux pour toi.

Personnellement, j’ai mes préférences, à toi de choisir ce qui te convient le mieux !

Les différentes cures détox

Le jeûne 

La pratique du jeûne est l’une des plus efficaces qui soit pour une cure détox, mais également la plus dure à appliquer. Priver l’organisme d’alimentation durant un à plusieurs jours n’est en effet pas à la portée de tout le monde : certains le vivent bien, d’autres très mal. Je fais partie de la seconde catégorie.

Pour autant, le jeûne peut s’avérer extrêmement bénéfique durant un jour ou deux, en particulier après un excès alimentaire ou d’alcool .

Cette cure va ainsi mettre au repos le système digestif au profit du foie qui va avoir plus d’énergie pour faire son travail de nettoyage en profondeur.

Mon conseil

Ne pratique jamais le jeûne plus de 24 h sans un accompagnement professionnel, et surtout pas du jour au lendemain.

Privilégie une diminution et une simplification progressive des aliments (sur deux à trois jours) avant de les supprimer complètement de ton assiette.

En cas de problème de santé, demande toujours l’avis de ton médecin.

Si jamais tu tentes le jeûne stricte et que malgré tout tu ne le supportes pas, sache qu’il existe d’autres types de jeûnes : le jeûne par intermittence, la suppression des aliments solides et le maintien d’une alimentation liquide… Tu peux également te reporter à une autre cure détox plus douce…

La diète hydrique 

La diète hydrique est l’une de mes cures détox préférée en cas de crise de foie. Lorsque l’on se retrouve nauséeux, le moindre aliment solide peut être renvoyé par le corps. Dans ce cas, il faut s’écouter et ne surtout pas se forcer. Le but ici est de surtout suivre son propre rythme.

La diète hydrique présente deux avantages : elle permet de soulager le système digestif fatigué en supprimant tous les aliments solides et difficiles à digérer tout en conservant l’alimentation et l’hydratation du corps.

Boire un liquide chaud en lieu et place d’un repas solide fait également beaucoup de bien aux organes digestifs, pour peu que l’on choisisse des légumes ou des plantes adaptées.

Il peut s’agir ici de boire un bouillon de légume, une soupe légère ou bien des tisanes détoxifiantes et drainantes à base d’aubier de tilleul, de racine de pissenlit et de romarin qui vont renforcer de façon conjointe le travail du foie et des reins.

Mon conseil

En cas de surcharge suite à des excès alimentaires, faire une diète hydrique de 24 h minimum, voire de 48 h, à raison de 2 L de boisson chaude par jour (plus si cela s’avère nécessaire). Une fois que l’on se sent plus léger, reprendre une alimentation solide progressive, en commençant par des légumes cuits, puis crus, puis les céréales et enfin les sources de protéines animales ou végétales (légumineuses, poissons, œufs, laitages, viande blanche).

Pour faire une tisane détoxifiante, mélanger 20 g d’aubier de tilleul, 30 g de racine de pissenlit, 20 g de romarin. Doser à raison d’une cuillère à soupe par tasse, porter l’eau froide à ébullition, couper le feu, puis faire infuser 10 minutes. Boire 3 à 4 tasses par jour pendant 10 jours.

La monodiète 

La monodiète, tout comme la diète hydrique consiste à soulager le système digestif fatigué et renforcer le travail des émonctoires (grâce notamment à certains légumes réputés pour soutenir l’action du foie). Il s’agit ici de simplifier au maximum l’alimentation en ne mangeant plus qu’un seul aliment, de préférence cru (cuit pour les intestins fragiles), pendant un à plusieurs jours (ne pas dépasser les 5 jours consécutifs).

Les monodiètes les plus connues sont celles à la pomme, au raisin, à la carotte, au radis noir…

Mon conseil

Pour les personnes très sensibles aux régimes sucrés, les monodiètes de fruits peuvent être extrêmement glycémiques. Mieux vaut dans ce cas privilégier une monodiète à base de légume cru râpé, tel que le radis noir, la carotte, le concombre… Il est possible aussi, pour ceux qui ne supporteraient pas la monodiète au niveau intestinal de diversifier un peu plus l’alimentation avec quelques légumes cuits, une toute petite portion de céréales complètes et des protéines faciles à digérer telles que le poisson, la viande blanche ou encore les œufs.

La cure de jus

Dans la même lignée que la monodiète, il est également possible de pratiquer une cure de jus ou de smoothies à base de fruits ou de légumes qui vont à la fois soulager le système digestif ralenti et renforcer le travail des organes d’élimination. Certains fruits et légumes sont d’ailleurs excellents pour favoriser l’action du foie et soutenir le drainage et le nettoyage du corps, tels que le citron, le fenouil, le radis noir, l’artichaut, le céleri, le fenouil, l’épinard…

Mon conseil

Cette cure détox, très bénéfique et hyper efficace pour nettoyer l’organisme peut cependant s’avérer irritante pour les intestins fragiles. Privilégier dans ce cas une diète hydrique à base de liquides et de bouillons de légumes chauds, ou bien une monodiète à base de légumes cuits.

La cure dépurative : attention aux idées reçues

La cure dépurative ne doit aucunement être une excuse ou un prétexte pour se laisser aller à tous les excès possibles. Elle doit être pratiquée de manière occasionnelle et raisonnable, lorsque cela s’avère réellement indispensable (en gros pas tous les 3 / 4 matins, si tu vois ce que je veux dire).

Elle n’exclue en aucune manière la pratique d’une activité physique régulière, d’une alimentation saine et équilibrée et d’un mode de vie plus slow, respectueux de ton propre équilibre physique et mental.

La détox n’est pas non plus un régime pour perdre du poids ou avoir un ventre plat. Son but n’est pas de faire maigrir, mais bien de nettoyer l’environnement interne de ton organisme (sang, lymphe).

Attention donc aux complémentaires hors de prix et autres tisanes dits « détox » aux effets laxatifs qui promettent un nettoyage du tube digestif, ou bien aux tisanes « diurétiques » qui auront pour seuls résultats non pas de drainer et de nettoyer, mais simplement d’éliminer l’eau de ton corps dont tu as précieusement besoin.

Ma méthode pour détoxifier naturellement ton organisme

Si tu as bien tout suivi, te voilà désormais incollable sur la détox ! Attention, je te prépare une interro surprise à la fin (eheh! ).

Bon, c’est bien joli tout ça, mais comment mettre en pratique tous ces conseils lorsque cela s’avère nécessaire ?

Voici ma méthode, elle est très simple :

Etape 1

Alléger les repas, voire les supprimer totalement (directement en cas de nausée et de crise de foie, sinon de manière progressive sur deux à trois jours).

Etape 2

Choisir la cure détox qui te convient le mieux, à maintenir entre un et cinq jours (jusqu’à 10 jours en parallèle de la reprise alimentaire progressive) ;

Etape 3

Reprendre une alimentation progressive en commençant par les liquides, puis les légumes et fruits cuits à la vapeur, puis crus, puis les céréales et en dernier lieu, les légumineuses et protéines animales. Ne pas lésiner sur l’huile d’olive, le citron, les épices et les plantes aromatiques dans l’alimentation.

Etape 4

Pendant toute cette période, en profiter pour se reposer, aller au lit tôt, méditer, lire, pratiquer le yoga, marcher dans la nature, se détoxifier des relations toxiques et des réseaux sociaux, couper les écrans… En bref, prendre le temps de ralentir et de s’occuper de soi !

Et toi, pratiques tu régulièrement la détox ? A quelle occasion ? Quels sont les produits et les cures que tu préfères ?
Partages ton expérience en commentaire et partage cet article sur tes réseaux !

Sources :

https://www.altheaprovence.com/cure-detox-info-ou-intox/

https://www.herboristerieduvalmont.com/blog/la-cure-detox-faisons-le-point-n59